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Un système défaillant
En France, nous sommes confrontés à une crise inédite. Un nombre record d’enfants passent leurs nuits dehors. On compte près de trois mille mineurs, dont sept cents de moins de trois ans, dormant dans les rues en France chaque nuit. Ces enfants, accompagnés de leurs parents, persistent à fréquenter les établissements scolaires malgré ces circonstances difficiles. Cette situation déconcertante résulte d’une détérioration économique qui a précipité de nombreuses familles déjà en situation précaire dans une plus grande vulnérabilité. Une population croissante qui déborde un système déjà tendu. En Île-de-France, seulement une poignée de places d’urgence sont disponibles quotidiennement pour offrir refuge.

Un contexte pré-JO complexe
Cette crise met en lumière des failles majeures : un système débordé, une bureaucratie kafkaïenne, et des lacunes significatives de la part de l’État. Nous avons observé des familles ballottées d’un hébergement temporaire à l’autre et des centres d’accueil fonctionnant sous des régimes stricts. À l’approche des Jeux Olympiques, des hôtels sociaux ferment pour faire place aux touristes, et pour éloigner la pauvreté de Paris, le Ministère de l’Intérieur a mis en place les « SAS régionaux ». Ce dispositif, jusqu’alors secret, consiste à transporter des familles hors de la capitale. Si trois semaines d’abri en province leur sont promises, l’avenir de ces familles reste incertain.

Une urgence humanitaire
Face à l’incapacité de l’État de fournir un hébergement d’urgence adéquat, certaines municipalités l’accusent de manquer à ses devoirs. En réponse, des associations et des citoyens se mobilisent pour offrir un toit temporaire. À Lyon, Raphaël, un enseignant, consterné par le fait que ses élèves dormaient dehors, a occupé un bâtiment inutilisé avec l’aide de Juliette et d’autres parents pour loger ces familles. Ils cherchent désormais des solutions durables. À Paris, l’association Utopia appelle à des volontaires pour héberger des familles, ne serait-ce que pour une nuit. Le défi est colossal : des milliers de places d’hébergement sont nécessaires chaque soir pour répondre à cette urgence humanitaire.