Libération de parole
Après avoir secoué les sphères du cinéma, du sport et des médias, un nouveau mouvement de libération de la parole, baptisé #MeTooHôpital, a suscité une véritable déferlante. Des milliers de révélations ont submergé les réseaux sociaux, rompant un silence presque total jusqu’alors.
Au sein des établissements hospitaliers, des comportements inacceptables se dissimulent derrière les murs : près de 80% des femmes médecins déclarent avoir subi du sexisme. Ces voix, longtemps réduites au silence, cherchent à présent à exposer publiquement ces violences.
Agnès Buzyn et Marine Lorphelin en porte-parole
Des personnalités telles qu’Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, Marine Lorphelin, Miss France 2013 et actuelle médecin généraliste, et Martin Winckler, ancien médecin devenu écrivain, ainsi que de nombreuses femmes évoluant dans le milieu médical partagent avec leurs récits poignants. En exclusivité, elles relatent leurs expériences, malgré les risques encourus pour leur carrière, contribuant ainsi à briser le silence entourant le #MeToo médical.
Cette investigation, menée sur une année, visait à élucider les origines de ces violences, en explorant notamment le cursus médical où l’approche du corps et de la sexualité est radicalement démystifiée.
Que ce soit dans les hôpitaux ou les facultés de médecine, cette enquête a mis en lumière de sérieux abus affectant également les patientes. Ces transgressions, que l’ordre des médecins, l’organisme supervisant l’éthique médicale, commence seulement à reconnaître, signalent un besoin urgent de réforme.
Quelques chiffres issus d’un sondage IPSOS de 2023
82% des femmes médecins ont ressenti une discrimination liée à leur sexe au cours de leur carrière.
30% ont été confrontées à des gestes inappropriés à connotation sexuelle ou à des attouchements sans leur consentement.
34% ont rapporté qu’il leur était souvent dit qu’elles possédaient moins de capacités que leurs homologues masculins, notamment en termes de résistance physique, d’abnégation, de rigueur et d’habileté.
17% ont été victimes d’agressions sexuelles.
78% ont subi des comportements sexistes au travail.
55% ont été informées que la maternité et les obligations familiales les empêcheraient d’accéder à des postes à responsabilités, comparativement à 27% des hommes dans des situations similaires.
64% ont dû faire face à des remarques, des commentaires ou des blagues sexistes concernant leur apparence, leur tenue vestimentaire ou leurs compétences professionnelles..
